Alertes à la bombe : évacuation de nombreux aéroports régionaux
Les alertes à la bombe se multiplient cinq jours après l’attaque qui a coûté la vie à l’enseignant Dominique Bernard à Arras. Vers 14 heures, quatre aéroports français étaient à l’arrêt, selon l’organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol : ceux de Toulouse, Beauvais, Bordeaux et Pau. Les deux aéroports parisiens, Orly et Charles-de-Gaulle, n’ont pas été touchés. Ceux de Lille, Bron (un aéroport d’affaires près de Lyon), Nantes, Nice, Toulouse, Beauvais ont reçu des menaces par courriel, selon une source policière. « Respectivement à 11 h 30, 12 heures, et 12 h 15 les aéroports de Nice, Lyon, Bron et Lille reprenaient progressivement leur activité, le doute étant levé », a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) une deuxième source policière. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a ensuite ajouté que des « faits similaires » avaient eu lieu aux aéroports de Pau et Biarritz qui font l’objet de procédures d’évacuation préventive et de levée de doute « à la suite d’une alerte à la bombe ». « Aucune menace sérieuse n’est identifiée à ce stade », a toutefois précisé la préfecture. Une porte-parole de l’aéroport de Strasbourg a annoncé à l’AFP que celui-ci était lui aussi en cours d’évacuation à la mi-journée, après réception d’« un mail malveillant ». Une dizaine de vols étaient initialement prévus dans l’après-midi et un millier de passagers étaient attendus. Importants retards à Toulouse-Blagnac Selon le tableau de bord en ligne de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), l’aéroport de Toulouse-Blagnac concentrait peu après 13 h 30 l’essentiel des retards : plus de trois heures à l’arrivée et près de deux heures au décollage. Des milliers de personnes étaient encore éparpillées à l’extérieur de l’aérogare à 13 h 20, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. « L’inspection de l’aéroport est en cours », a fait savoir le service communication de l’aéroport de Blagnac, confirmant que des démineurs étaient sur place. La fin de l’inspection et le début de la reprise de l’activité sont prévus « en milieu d’après-midi », a-t-il ajouté. Le trafic était également « perturbé » avec « un risque de congestion » autour de l’aéroport, a souligné Bison Futé, en conseillant d’éviter le secteur. Selon la communication de l’aéroport de Nice, il « y a eu juste une alerte au colis suspect, quelque chose de fréquent, qui a nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité. Mais tout est rentré dans l’ordre ». « La préfecture a donné un avis favorable pour que le personnel et les passagers réintègrent l’aéroport », a pour sa part annoncé l’aéroport de Lille sur X (ex-Twitter). « L’aérogare a été évacuée vers 10 h 30 », selon une porte-parole. « Il ne s’agit pas d’un jour de grande affluence », a-t-elle ajouté. Les vols en provenance de Marrakech, Genève et Constantine, qui devaient atterrir entre 11 h 05 et 11 h 40, ont été déroutés, est-il précisé sur le site Internet de l’aéroport de Lille. « Les services de sécurité de l’Etat sont sur place », précise l’aéroport sur X. Nouvelle alerte à la bombe au château de Versailles Par ailleurs, le château de Versailles a rouvert ses portes à 14 h 45 mercredi, deux heures après avoir été la cible d’une alerte à la bombe et avoir été évacué pour la troisième fois depuis samedi, ont affirmé la préfecture des Yvelines et l’établissement à l’AFP. « La levée de doute a été effectuée », a ajouté la préfecture, précisant qu’il s’agissait d’une « fausse alerte ». « Le château et le domaine de Versailles sont à nouveau ouverts », a annoncé l’établissement sur le réseau social X, aux alentours de 15 heures. Le château avait été la cible d’une alerte à la bombe et avait été évacué vers 13 heures, pour la troisième fois depuis samedi. « Pour des raisons de sécurité, le château de Versailles évacue les visiteurs », avait publié le site historique mercredi en début d’après-midi sur X, sans préciser le motif de l’évacuation. Samedi également, le Musée du Louvre, situé au cœur de Paris, était aussi resté fermé à partir de midi, « pour raisons de sécurité ». Le collège-lycée de Dominique Bernard à Arras, l’enseignant assassiné vendredi dans un attentat djihadiste, avait lui aussi été évacué lundi matin en raison, encore, d’une alerte à la bombe. L’alerte faisait « suite à un message reçu » par Internet, avait précisé la préfecture du Pas-de-Calais. Dominique Bernard, professeur de français au collège, âgé de 57 ans, a été poignardé à mort vendredi par un ancien élève radicalisé de 20 ans, lors d’un attentat qui a également fait trois blessés. Après cette attaque de vendredi, et alors que la France vit dans la crainte d’attentats, le pays a été placé en situation d’« urgence attentat », le niveau le plus élevé du dispositif de vigilance et de protection Vigipirate.